Squatteurs dans votre maison de vacances : qui sont-ils et comment les éviter ?
Mon locataire Airbnb ne veut pas partir
- Les squatteurs, le nouveau fléau des locations meublées saisonnières
- Qui sont les squatteurs Airbnb ?
- Comment agissent les squatteurs ?
- Quelles sont les conséquences pour les propriétaires louant un appartement de vacances ?
- Comment vous prémunir des squatteurs et quels sont vos recours légaux ?
- Vérification et vigilance
- Sécurité et facilité
- Les recours légaux contre le squat Airbnb
- Les étapes du recours légal
Les squatteurs, le nouveau fléau des locations meublées saisonnières
Qui sont les squatteurs Airbnb ?
De plus en plus de faits de squattage d’Airbnb sont relatés dans les médias. Qu’appelle-t-on exactement un squatteur ? En termes juridiques, il s’agit d’occuper « sans droit ni titre » un logement. En termes plus communs, un squatteur s’installe dans un logement sans avoir l’intention de payer un loyer à son propriétaire. Au moment d’annoncer une maison de vacances, il est donc essentiel de prendre ce risque en compte.
Différents types de squatteurs ont émergé :
- Les squatteurs opportunistes profitent d’une négligence ou d’une faille dans le processus de réservation d’Airbnb pour s’installer illégalement dans un logement.
- Les squatteurs professionnels ciblent avec précision les Airbnb parmi les plus luxueux ou ceux qui restent vacants une partie de l’année. Ils peuvent ensuite les sous-louer en toute illégalité ou revendre les biens présents dans le logement.
- Les squatteurs vulnérables sont en général des familles avec des enfants, souvent en bas âge. Après avoir réservé un logement Airbnb, ils refusent de quitter les lieux à la fin de leur séjour, même si leur réservation est expirée.
Comment agissent les squatteurs ?
Après être entrés dans le logement meublé, que ce soit clandestinement ou officiellement via un site web de locations de vacances comme Airbnb, les squatteurs utilisent des procédés comme :
- le changement de serrure ;
- l’installation de leurs affaires et une décoration personnalisée ;
- l’ouverture d’un service à leurs noms ;
- la multiplication des commandes par livreurs pour obtenir des factures à leurs noms avec l’adresse de l’Airbnb.
Nombre de ces récits ont été relayés par des propriétaires désemparés. Un des faits d’occupation illégale de logements meublés de tourisme le plus partagé en France sur les réseaux sociaux s’est déroulé en 2023. Un squatteur Airbnb à Perpignan a changé les serrures et ouvert un contrat d’électricité à son nom. Il est même allé jusqu’à modifier l’intérieur de l’appartement pour y déposer des objets intimes, comme des photos familiales encadrées. Lorsque la propriétaire a contacté les forces de l’ordre, ceux-ci lui ont confirmé que si les squatteurs pouvaient produire un justificatif de domicile à leurs noms. Ils n’étaient donc pas en pouvoir de les déloger et il fallait entamer une action en justice.
Quelles sont les conséquences pour les propriétaires louant un appartement de vacances ?
Lorsqu’un locataire Airbnb refuse de partir, les conséquences pour le propriétaire sont immédiates. C’est d’abord une perte de revenu, puisqu’il ne peut pas louer son bien pendant la période d’occupation illégale et les squatteurs ne paient pas de loyer. Les démarches pour faire expulser les occupants illégaux sont également longues et coûteuses.
De plus, parfois, des dégâts matériels sont constatés une fois le bien restitué :
- détérioration du mobilier ;
- destruction des installations sanitaires et/ou électriques ;
- accumulation d’ordures.
Bien sûr, la remise en état du bien locatif engendre un coût supplémentaire important pour le propriétaire de l’Airbnb.
On ne le mentionne pas systématiquement, mais l’impact psychologique sur les propriétaires est tout aussi grave. Outre le stress et l’inquiétude que cela peut provoquer, la sensation de subir une grande injustice sans aucun pouvoir légal pour l’empêcher peut s’avérer dévastatrice. D’autant que dans la plupart des cas, les forces de l’ordre ne sont pas en mesure d’intervenir pour déloger les occupants si ceux-ci ne veulent pas partir.
Dans ces conditions, peut-on quand même se faire virer d’un Airbnb occupé illégalement ? Et, surtout, comment éviter d’avoir à subir cette situation ?
Comment vous prémunir des squatteurs et quels sont vos recours légaux ?
Vérification et vigilance
Avant d’en arriver à de telles extrémités, quelques dispositions et précautions peuvent être prises pour repérer les locataires suspects.
Vous pouvez déjà utiliser les fonctionnalités du site de location de vacances en ligne Airbnb. Avant de confirmer une réservation, examinez le profil du demandeur. Quelques détails peuvent vous alarmer :
- l’absence de photo de profil ou une photo floue ;
- un profil qui donne très peu d’informations ;
- un profil sans avis d’autres hôtes ;
- un profil récemment créé ;
- une communication laborieuse ou peu claire ;
- utilisation d’un compte non nominatif ou pour une tierce personne ;
- un profil qui n’a pas été vérifié par la modération Airbnb.
Bien sûr, aucun système n’est infaillible à 100 %, mais cela vous donne des indications sur les intentions du voyageur intéressé par votre bien. S’il s’avère douteux à vos yeux, n’hésitez pas à refuser la réservation.
Sécurité et facilité
Airbnb et les sites web de location offrent un encadrement sécurisé pour vos réservations. Nous vous conseillons vivement de refuser la moindre réservation en dehors de la plateforme. En effet, cela vous expose à des risques accrus de fraude et d’occupation illégale. Par ailleurs, vous ne serez plus couvert par le dispositif d’assurance du portail de location de vacances sur lequel vous avez annoncé votre maison de vacances.
Enfin, rédigez correctement le contrat de location et faites-le valider par votre invité Airbnb. Ce contrat doit comporter :
- la durée précise du séjour ;
- le nombre d’occupants autorisés dans les locaux et éventuellement leurs identités ;
- les mesures légales et immédiates auxquelles s’expose un locataire irrespectueux des règles, notamment concernant la sous-location ;
- le règlement intérieur de votre Airbnb, en insistant sur les comportements nuisibles, les troubles de voisinage et la détérioration du matériel.
Les recours légaux contre le squat Airbnb
Initiez le dialogue avec l’occupant illégal et rappelez calmement et respectueusement les termes du contrat de location. C’est une approche difficile, mais nécessaire.
Sans réponse, ou si le squatteur s’obstine, faites appel au support Airbnb pour signaler la situation.
Commencez à garder toutes les preuves d’interactions avec le squatteur, qu’il s’agisse d’échanges de mails, de messages téléphoniques, de vidéos de vos confrontations (attention cependant au droit à l’image) et contactez les autorités locales, la police ou la gendarmerie. Plus vous documentez la situation, mieux vous pouvez vous défendre devant la justice.
Vous devez alors respecter la procédure légale et ne surtout pas chercher à vous faire justice vous-même. Cela provoquerait une situation tendue qui risquerait de tourner en votre défaveur.
Les étapes du recours légal
Pour être du bon côté de la loi, vous devrez procéder ainsi :
- porter plainte ;
- confirmer l’occupation illégale par un diagnostic des autorités sous forme de procès-verbal ;
- engager une procédure d’urgence en référé et demander l’expulsion des squatteurs au moyen d’une assignation devant le tribunal d’instance compétent ;
- attendre l’émission du jugement d’expulsion et vous faire assister d’un huissier pour le mettre en œuvre ;
- faire intervenir les forces de l’ordre si le squatteur refuse de respecter le jugement d’expulsion.
Ces étapes sont données à titre informatif, nous vous conseillons de vous faire assister par un avocat ou une association spécialisée dans ce type de situation. Renseignez-vous également auprès de votre assurance pour une prise en charge, même partielle, des frais de justice. Enfin, n’ayez pas honte de faire appel à un psychologue pour vous aider à supporter le combat juridique qui vous attend.